L’éco anxiété, c’est quoi ?
L’éco-anxiété est un phénomène contemporain qui est une conséquence directe du dérèglement climatique. Ce terme désigne le stress lié au climat changeant, et précurseur de possibles catastrophes. On appelle cela un stress ”pré-traumatique” car il anticipe les effets liés au réchauffement climatique. Aujourd’hui, on pourrait modifier la définition du terme d’éco-anxiété, car il ne s’agit plus d’une anticipation des effets du réchauffement climatique puisqu’on en ressent déjà les effets directs (perturbations météorologiques, inondations, canicule, réduction de la biodiversité…). De nos jours, l’accessibilité et la visibilité accrue des informations sur le changement climatique amènent probablement une plus grande partie de la population à ressentir de l’angoisse à ce sujet.
L’éco-anxiété en chiffres
- Sur 10 000 jeunes de 16 à 25 ans interrogés dans dix pays, près de 70 % ont déclaré être « très inquiets » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique. The Lancet Planetary Health (2021).
- 5 millions de français sont considérés comme éco-anxieux en état de devoir consulter un psychothérapeute ou un psychologue clinicien, selon une étude de septembre 2022 par l’OBSCA (Observatoire de l’éco-anxiété).
- 67 % des Français ont des éco-émotions (c’est-à-dire qu’ils ressentent des émotions qui font partie du phénomène de l’éco-anxiété). « Sondage IFOP » Care (2022)
L’éco-anxiété est donc un phénomène qui se répand de manière exponentielle à travers le monde. Cela touche majoritairement la jeune population, inquiète à propos de son avenir, mais aussi la population des pays émergents, principale victime des effets du dérèglement climatique.
Voici comment vous pouvez agir pour réduire votre éco-anxiété :
Séparer le vrai du faux
Avec la diffusion extrêmement rapide de l’information, causée par les nouvelles technologies et les réseaux sociaux, de nombreuses informations ont tendance à être déformées, voire modifiées dans le but d’avoir une plus grande audience. Cependant, cette dérive des informations, que l’on voit notamment sur les réseaux sociaux, impacte gravement notre jugement et affecte fortement la santé mentale des lecteurs. Ainsi, il est important de se limiter aux sources fiables de l’information. Aussi, l’utilisation abusive des réseaux sociaux peut être un facteur important d’éco-anxiété étant donné le flux tendu d’information auquel vous êtes soumis.
Voici des sources fiables pour consulter l’information : Vous pouvez consulter des revues comme Tchak (revue paysanne et citoyenne belge), LIMIT, Reporterre, l’Info Durable, Vert le média qui annonce la couleur, Terra Darwin, Climax, le Biais Vert (vidéos), Chaleur Humaine (podcasts), le site d’écoconso ou sa newsletter (articles et conseils pour comprendre et agir)…
Ces supports sont des sources d’informations spécifiques, ce qui vous permettra de ne pas être submergé par l’information et d’apprendre à votre rythme, tout en ayant des informations fiables.


Sortir du triangle de l’inaction
Bien connu des fresqueurs, le triangle de l’inaction est cet état sclérosant dans lequel chaque groupe (les groupes identifiés sont les citoyens, les pouvoirs publics et les entreprises mais l’on pourrait en imaginer d’autres) a tendance a rejeter les fautes sur les autres groupes.
Cela déresponsabilise et finalement personne n’agit en opposant qu’il ne voit pas pourquoi il agirait si les autres n’agissent pas et que ce n’est pas de sa faute…
Cela prouve un manque de sensibilisation et d’informations sur les sujets abordés et une fois cela effectué, le meilleur moyen pour sortir du triangle de l’inaction est justement de passer à l’action !
Agir localement, vivre en accord avec ses valeurs
Vivre avec une dissonance entre nos préoccupations et notre quotidien peut engendrer des sentiments négatifs. Pour réduire ces sentiments, il est essentiel d’agir en alignant nos actions avec nos convictions.
L’action et le fait de se tourner vers des solutions sont des attitudes positives et constructives qui permettent non seulement d’avancer dans le bon sens mais en plus de reposer le cerveau par rapport à ces sujets anxiogènes.
Chaque geste pour réduire son impact carbone, économiser l’eau, favoriser la biodiversité a une réelle importance et ces éco-solutions ont de nombreux co-bénéfices : ils sont bons pour la santé, ils permettent de faire des économies, ils permettent de vivre de façon plus agréable et ils remettent du lien entre les gens. Ainsi, se concentrer sur les solutions et agir individuellement ou en groupe peut diminuer l’éco-anxiété, nous permettant ainsi de devenir des agents du changement et de ressentir un sentiment de contrôle et d’optimisme.

Selon le Dr Alice Desbiolles, l’éco-anxiété peut également être source de réinvention personnelle et sociale, en favorisant la création de liens et de communautés engagées dans des actions concrètes pour l’environnement. Cependant, il est important de ne pas s’épuiser en s’engageant dans trop d’actions simultanément, ni de culpabiliser pour des incohérences ponctuelles. Reconnaître ses limites et avancer progressivement est essentiel pour éviter l’épuisement militant. En fin de compte, l’important est de trouver un équilibre entre votre engagement pour l’environnement et votre bien-être personnel.
De nombreuses manières de s’engager existent et peuvent vous permettre de vous sentir acteur du changement, contribuant à améliorer votre santé mentale :
- coopératives et associations : L’association « On est prêt » a lancé la campagne « Tu flippes ? » qui propose d’envoyer quotidiennement pendant 14 jours une idée pour prendre soin de soi et de la planète. Vous pourrez aussi mesurer votre niveau d’éco-anxiété.
- potager collectifs : Ce sont des espaces de jardin partagé mis à la disposition des citoyens par les communes pour qu’ils puissent y cultiver un carré de potager.
- participer à la création d’espaces verts : Graines de Forêts propose de créer des mini-forêts, qui permettent de bénéficier de nombreux avantages, dont l’amélioration du cadre de vie. Graines de Forêts vous encourage à vous investir pour planter collectivement des mini-forêts.
- les gestes du quotidien : faire le compost, faire le tri, réduire sa consommation de viande…
Somme toute, de nombreuses possibilités d’engagement existent, allant des actions individuelles aux initiatives collectives, permettant à chacun de contribuer à sa manière à la préservation de l’environnement tout en prenant soin de sa propre santé mentale. En se concentrant sur les solutions et en agissant ensemble, nous pouvons surmonter l’éco-anxiété et devenir des agents du changement pour un avenir plus durable et plus serein.
Que vous soyez une entreprise, un professionnel du bâtiment, une collectivité, un agriculteur ou un particulier, il y a forcément une mini-forêt sur-mesure adaptée à vos besoins.
Ensemble, il nous est possible d’adopter une approche proactive pour la préservation de notre environnement : pourquoi ne pas commencer par investir dans une mini-forêt, une action à la fois écologique et significative, en faveur d’un avenir plus vert et plus durable ?